TAUX D'USURE : LES PLAFONDS POUR EMPRUNTER

 

TAUX D'USURE : LES PLAFONDS ACTUELS POUR EMPRUNTER

La dynamique de revalorisation des taux d’usure se poursuit en 2025. Depuis que le Gouvernement a autorisé la mensualisation du calcul des taux d’usure en 2023, la Banque de France publie désormais chaque mois les nouveaux plafonds applicables. Ce mécanisme, mis en place pour fluidifier l’accès au crédit dans un contexte de tensions inflationnistes, demeure toujours en vigueur.

Depuis le 1er novembre 2025, les nouveaux taux d’usure, publiés au Journal officiel, reflètent une légère stabilisation après deux années de hausse continue consécutives à l’inflation et à la remontée rapide des taux directeurs européens.

Pour les crédits immobiliers de longue durée, les seuils applicables demeurent élevés en comparaison historique, témoignant d’un marché encore sous tension. À titre d’illustration, le taux d’usure des prêts immobiliers à taux fixe d'une durée de 20 ans et plus se situe désormais autour de 6 %, contre moins de 3 % en 2022. Ce niveau, inédit depuis plus d’une décennie, illustre la transformation structurelle du marché du financement immobilier.

Le détail des seuils en vigueur, par catégorie de prêts, est accessible chaque mois sur le site de la Banque de France.


POURQUOI VOS CRÉDITS COÛTENT PLUS CHER EN 2025 ?

L’augmentation du taux d’usure a un effet mécanique sur le coût global du crédit. En permettant aux banques de relever leurs TAEG plus rapidement, la mensualisation du taux d’usure a effectivement évité un blocage du marché, mais elle a également entraîné une hausse notable des taux d’intérêt.

Entre 2022 et 2025, le taux moyen d’un crédit immobilier sur 20 ans est passé d’environ 2 % à près de 4,8 %, selon les dernières données consolidées. Cette hausse se répercute directement sur le coût final pour l’emprunteur.

À titre d’exemple, le coût des intérêts pour un prêt de 300 000 € sur 20 ans, qui était d’environ 31 000 € en 2022, dépasse aujourd’hui près de 95 000 €, en fonction des dossiers.

Cette pression sur les taux devrait se maintenir tant que les taux directeurs européens n’auront pas retrouvé un niveau plus modéré. Les autorités rappellent néanmoins que le taux d’usure continue de jouer son rôle de protection du consommateur, en limitant toute dérive excessive des taux pratiqués.


TAUX D’USURE : DÉFINITION JURIDIQUE

Le taux d’usure constitue le plafond légal du Taux Annuel Effectif Global (TAEG) pouvant être appliqué par un établissement de crédit lors de l’octroi d’un prêt. Il a pour objet de protéger l’emprunteur contre toute majoration anormalement élevée du coût total du crédit.

Le TAEG intègre notamment
• les intérêts,
• les frais de dossier,
• les garanties,
• la rémunération d’intermédiaires éventuels,
• et l’assurance emprunteur lorsqu’elle est obligatoire.

La Banque de France définit plusieurs catégories de prêts (immobilier, consommation, découvert, prêts travaux, taux fixe, taux variable, etc.) et établit un taux d’usure spécifique pour chacune d’entre elles. Ces taux sont révisés chaque mois depuis 2023.

Les tableaux actualisés sont consultables sur le site de la Banque de France.


QUEL EST LE TAUX D’USURE ACTUEL POUR LES PRÊTS IMMOBILIERS ?

Il n’existe pas un taux d’usure unique mais une série de taux, chacun correspondant à un type de financement.

Depuis le 1er novembre 2025, les plafonds applicables aux crédits immobiliers à taux fixe et aux prêts pour travaux dépassant 75 000 € se situent, selon les durées, dans une fourchette d’environ 5,8 % à 6,2 %.

Ces seuils s’appliquent :

• aux prêts immobiliers à taux fixe de moins de 10 ans,
• de 10 à 20 ans,
• de 20 ans et plus,
• ainsi qu’aux prêts travaux supérieurs à 75 000 €.

Pour connaître le taux exact applicable à votre dossier ou pour étudier votre capacité d’emprunt actualisée, vous pouvez consulter les publications mensuelles officielles de la Banque de France ou solliciter une analyse personnalisée via notre agence.