TAUX D'USURE : LES PLAFONDS POUR EMPRUNTER

La remontée des taux d'usure se poursuit. Pour le septième mois consécutif, la Banque de France a augmenté les taux d'usure au 1er août 2023. Selon les résultats du nouveau calcul - publiés au journal officiel, le 27 juillet dernier - le taux d'usure atteint 5,33% pour les prêts contractés sur 20 ans contre 5,09% il y a un mois. Le taux d'usure continue de dépasser le seuil symbolique des 5%, qui n'avait pas été atteint depuis 2012. Cette augmentation exceptionnelle intervient dans le cadre d'une politique plus large de revalorisation mensuelle des taux d'usure. Une mesure, entamée le 1er février dernier, qui devait initialement prendre fin au 1er juillet 2023, avant que l'exécutif ne décide finalement de la prolonger jusqu'à la fin de l'année. Ainsi, la Banque de France propose dorénavant tous les mois un nouveau calcul du taux d'usure, alors qu'auparavant, cette révision ne s'opérait qu'une seule fois par trimestre. De cette manière, l'Etat souhaite débloquer le marché des crédits, mis à mal par l'inflation liée à la guerre en Ukraine. Pour rappel, le taux d'usure correspond au taux d'intérêt maximum que les établissements de crédit peuvent pratiquer lorsqu'ils accordent un prêt. S'il n'augmente pas, les taux d'intérêt non plus, ce qui peut bloquer l'accès aux emprunts. Avec la mensualisation des taux d'usure, les banques deviennent moins frileuses à l'idée de prêter de l'argent, puisqu'elles sont maintenant autorisées à relever plus rapidement leurs taux d'intérêts. Toutefois, cette mesure a pour conséquence d'engendrer mécaniquement une hausse du coût des crédits pour les emprunteurs. Les nouveaux taux d'usure, appliqués selon les différents type de crédits qu'il est possible de contracter, sont accessibles sur le site de la Banque de France.

 

Pourquoi vos crédits vont coûter plus cher en 2023 ?

Avec la hausse du taux d'usure vos crédits coûteront plus cher. En effet, dans le sillage du relèvement des taux d'usure, les banques augmentent leurs taux d'intérêt. Selon la Banque de France, le taux de crédit moyen pour un prêt étalé sur 20 ans est passé d'environ 2% en fin d'année 2022 à 3,8% en juillet 2023. Concrètement, "le coût des intérêts d'un crédit de 300 000 euros sur 20 ans est passé de 31 000 euros à 84 000 euros en seulement un an", constate Emmanuel de la Bouillerie, dirigeant de l'agence immobilière Imkiz. Il faut donc que les autorités "restent vigilantes", selon lui, à conserver le principe initial du taux d'usure, qui consiste à protéger les consommateurs face à une hausse trop forte et trop rapide des taux d'intérêt. "Selon nos estimations, le contexte de remontée très rapide des taux d'usure, pourrait faire grimper le taux d'intérêt moyen à 4,5% d'ici la fin de l'année 2023, et peut-être même à 5% début 2024", analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

 

C'est quoi le taux d'usure ? Définition

Le taux d'usure désigne le taux d'intérêt maximum légal que les banques et autres établissements de crédit sont autorisés à pratiquer lorsqu'ils accordent un prêt. Il a été créé pour protéger les emprunteurs contre l'augmentation anormalement forte et rapide des taux d'intérêts et ainsi limiter leur endettement. Le taux d'usure correspond au Taux Annuel Effectif Global (TAEG), qui englobe les taux d'intérêts pratiqués par les banques et les coûts afférents (frais de dossiers, frais d'inscription, frais de courtage ou assurance emprunteur). Il existe un taux d'usure pour chacune des différentes catégories d'emprunt définies par la Banque de France (prêts immobiliers à taux fixe, à taux variable, crédits de trésorerie, etc...). Les nouveaux taux d'usure, qui diffèrent selon le type d'emprunt contracté, sont disponibles sur le site de la Banque de France.

 

C'est quoi le taux d'usure pour un prêt immobilier au 1er août 2023 ?

Il n'y a pas un seul taux d'usure actuel, mais bien plusieurs (un pour chaque catégorie de prêt définie par la Banque de France). Depuis le 1er août 2023 de nouveaux taux d'usure s'appliquent aux crédits immobiliers et aux prêts pour travaux d'un montant supérieur à 75 000 euros.